Réunis sous l’égide de la Déclaration d'Oviedo, des experts et acteurs de la prévention des drogues issus des pays francophones d’Afrique (Cameroun, Benin, Mauritanie, Burkina Faso, République Démocratique Du Congo, Congo-Brazzaville et Madagascar ) ont dressé un état des lieux sans concession de la situation sur le continent.

Cette rencontre a mis en lumière une grande diversité de situations auxquels sont confrontés ces pays dans leur lutte contre le phénomène de drogue en milieu jeune, notamment : les conflits, les crises sociopolitiques, l'absence de ressources humaines et des structures de santé opérationnelles dans l’accompagnement psychosocial; le manque de ressources techniques et financiers.

Un contexte africain complexe

Les échanges ont révélé une grande diversité de situations, mais aussi des points communs, notamment :

• Insécurité et conflits : Les zones de conflit sont particulièrement vulnérables à l'expansion des réseaux de trafic de drogues.
• Absence de ressources humaines et des structures de santé opérationnelles dans l’accompagnement psychosocial : Manque de ressources humaines et financières, infrastructures insuffisantes, et faible accès aux soins pour les personnes dépendantes.
• Manque de ressources techniques et financiers : Les budgets alloués à la prévention sont souvent insuffisants, limitant ainsi les actions sur le terrain.

Des stratégies adaptées à chaque contexte

Face à ces difficultés, les participants ont souligné la nécessité d'adapter les stratégies de prévention à chaque contexte national. Parmi les pistes évoquées, on note :

• Le renforcement des systèmes de santé : Il s'agit d’investir dans la formation des professionnels de santé, de développer des programmes de réduction des risques, d’améliorer l'accès aux soins et de réduire les coûts de pris en charge médicale.
• La vulgarisation des sensibilisations en milieu scolaire : L'école joue un rôle essentiel dans la sensibilisation des jeunes aux risques liés à la consommation de drogues.
• La consolidation de la coopération au niveau national et international : La collaboration entre les différents acteurs (gouvernements, ONG, société civile) est indispensable pour mener à bien les actions de prévention.

Des recommandations pour une action renforcée

À l'issue de cette rencontre, plusieurs recommandations et stratégies de prévention ont été formulées sur le plan national et international :
✅Intensifier la prévention primaire : Les programmes éducatifs doivent être renforcés dès le plus jeune âge, en s'appuyant sur les écoles, les familles et les communautés.
✅Renforcer les politiques de prévention des drogues en leur accordant une place centrale dans les stratégies de santé publique.
✅Opérationnaliser les centres de prise en charge médicale: Il est nécessaire de proposer des alternatives aux personnes déjà consommatrices, afin de limiter les dommages liés à l'usage de drogues.
✅Renforcer la coopération internationale : Les pays africains doivent bénéficier d'un soutien accru de la communauté internationale, notamment en matière de financement, de transfert de technologies et d'échange d'expériences
✅Renforcer les capacités en développant des programmes de formation à destination des professionnels de santé, des enseignants et des acteurs de la société civile

La prévention des drogues en Afrique francophone est un enjeu de santé publique majeur. La plateforme de lutte contre la drogue réaffirme ainsi son engagement dans son plaidoyer pour la sécurisation des écoles et la protection des jeunes (scolarisés ou non) contre les drogues./.