Irène MELM,
« Grâce au centre, je couds déjà mes propres habits », Irène MELM, apprenante en 2ème année au Centre de formation professionnelle des jeunes filles et garçons de Gaschiga
Comment s’est passé votre intégration au centre de formation ?
Quand je suis arrivée, je ne savais ni lire, ni écrire. Mais grâce aux cours d’alphabétisation, je me débrouille déjà à parler français. C’est vrai que ce n’est pas encore très correct mais d’ici la fin de ma formation, je vais m’améliorer.
On vous appelle les « j’attends mon mari » cette appellation vous gêne ?
C’est vrai qu’au début c’était gênant. Mais depuis que les Sœurs sont arrivées, la vision a changé. Par le passé, la plupart des filles ne finissaient pas leur formation parce qu’elles partaient en mariage. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Moi, dans mon quartier plusieurs personnes me disent qu’elles comptent sur moi. Et ça me motive.
Quels sont les enseignements que vous recevez durant cette formation ?
On nous apprend un peu de tout. Le français, l’anglais, les cours de morale et d’éducation à la vie et à l’amour. A cela s’ajoutent des enseignements pratiques sur l’agriculture, l’élevage, la couture et la restauration.
De tous les cours pratiques que vous avez cités quelle sera votre spécialisation ?
Je suis très à l’aise en couture. Grâce au centre je couds déjà mes propre habits. D’ailleurs, le vêtement que j’ai porté ce matin pour l’église, c’est moi-même qui l’ai cousu .
Qu’est ce que vous pouvez dire à d’autres jeunes filles pour les pousser à vous rejoindre ?
Pendant les congés, je suis parti avec plusieurs vêtements au village que j’ai moi-même cousu. Je l’ai fait pour leur montrer qu’au centre, on ne perd pas notre temps. On apprend vraiment un métier.
Avez-vous un mot à dire à l’endroit de l’administration ?
Je ne peux que remercier la Sœur directrice Françoise NDJAYO. Elle fait beaucoup pour nous et est très tolérante. Avant chacun venait avec son matériel. Mais avec la directrice c’est différent elle nous le donne. Si nos professeurs de couture et de restauration quittent Garoua pour ici c’est grâce à elle./.
Propos recueillis par Rodrigue BIKELE